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 sortie nature (compte rendu)

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Marie madeleine Brillet




Date d'inscription : 29/10/2011

sortie nature  (compte rendu) Empty
MessageSujet: sortie nature (compte rendu)   sortie nature  (compte rendu) EmptyVen 11 Nov 2011 - 14:49

Bonjour,

Le texte ci-après , je l'ai écrit à la suite d'une sortie  nature.

Bonjour,

Vous avez , tout comme moi, vu la belle photo du champ de Linaigrettes à feuilles étroites faite par Yves, et j’imagine que tout comme moi vous avez été époustouflés  par cette prairie, véritable tapis de Vie.
Puisse cette prairie du Poulo (trous d’eau) , continuer à nous offrir pareille Merveille.

En m’endormant , hier au soir, j’ai pensé que peut-être , un jour, l’oreiller sur lequel je dors serait rempli  de ces touffes cotonneuses de Linaigrette, peut-être même que  l’on pourrait les filer pour se faire des vêtements ?
Non, non , je ne rêve pas, aujourd’hui  penser à un autre Monde est indispensable, et faire la récolte de houppes de Linaigrette  , pourquoi pas ? même si aujourd’hui , elle  se fait rare.

Dans ce tapis de Vie , deux plantes insectivores, la Drosera ou Rossolis à feuilles rondes et la Grassette. du Portugal

Toutes deux prélèvent sur le règne animal leurs besoins en azote et en phosphore.

Ce sont les feuilles qui font office de piège, chez l’une comme chez l’autre.
Chez la Grassette ce sont 25000 glandes par cm2 qui secrètent une substance visqueuse et donnent à la feuille un aspect gras (Pinguicula est un diminutif de pingus « gras »)  Les insectes s’y collent, l’excitation provoquée au contact des feuiles déclenche l’enroulement des bords foliaires, puis l’excitation augmentant, l’insecte entre en contact avec les glandes et provoque l’enroulement complet de la feuille.. C’est alors qu’un ferment secrété  de partout entre en action et digère l’insecte capturé à l’exception des parties chitineuses . opération qui dure 1 à 3jours  suivant la taille de la victime.

Chez la Drosera, même principe, sauf  que l’on parle de tentacules visqueux sur lesquels les insectes restent collés, excités se penchent vers le milieu de la feuille, ils sont alors en contact avec les glandes sécrétrices, l’insecte est enfermé dans un piège et les glandes secrètent un liquide visqueux analogue à la pepsine, qui digère les albumines. Les mêmes glandes absorbent les matières azotées, l’opération est terminée au bout d’une journée, après quoi les tentacules reviennent à leur position normale e l’élaboration du liquide visqueux peut recommencer.
Des expériences ont démontré que les Drosera  peuvent se développer normalement sans approvisionnement en albumine animale, mais la plante nourrie d’insectes présente une taille plus vigoureuse et produira plus de graines.
Je vous raconte cela, cependant je n’ai point assisté à ces captures et digestions, j’espère vous l’avoir narré assez clairement, , je ne connaissais pas moi-même ces fonctionnements.

Tout se passe comme si il y avait une adaptation réciproque entre la fleur et l’insecte,
La plante donne une forme visible aux agissements de l’insecte, en allant un peu plus loin, on peut dire que dans les fleurs apparaissent les instincts de l’animal sous forme de dispositifs  (les Orchidées en sont un bel exemple)

Juste rappeler que la Droséra de notre prairie appelée aussi Rossolis à feuilles rondes fait partie des plantes protégées. C’est cependant l’espèce la moins rare  parmi les trois  protégées ; la Rossolis à feuilles longues et la Rossolis intermédiaire et la Rossolis à feuilles rondes.


Toujours dans ce tapis de Vie les Lychnis à fleur de coucou.

Cette fleur n’a rien de commun avec la Primevère officinale que l’on désigne communément sous le nom de coucou.
C’est un fourrage de peu de valeur en raison de sa faible masse foliaire, les fleurs sont fécondées par les papillons. Elle est souvent associée au chant du coucou..
Je lis qu’on trouve sur elle la « salive du coucou », enveloppe mousseuse qui entoure la larve de la cicadelle (Aphrophora spumaria).
Dans les racines de Lychnis los-cuculi on trouve de la saponine.

Lychnis est un mot grec, apparenté à Luchnos »lampe », Tournefort (Botaniste et voyageur français) en parle ,   il fait sans doute allusion à la forme renflée du calice des plantes du genre Lychnis ou alors  aux feuilles de Lychnis coronaria employées comme mèche dans les lampes à huile.


Yves nous a fait découvrir une Luzule multiflore.
Le pollen des Luzules est transporté par le vent. Les  graines sont pourvues d’appendices oléagineux, et appréciées des fourmis.

Dans la prairie , nous avons vu beaucoup de Mouron délicat. Ne pas le rapprocher du Mouron des oiseaux qui fait partie des Caryophyllacées.

Nous avons rencontré également des Pédiculaires. La Pédiculaire des bois

Les Pédiculaires, toutes confondues,  sont des plantes semi-parasites d’autres plantes. Elles prennent aux voisines des substances nutritives ;, mais ce prélèvement se passe dans la terre  , au niveau des racines. Elles ne sont pas les seules Scrofulariacées à se comporter de la sorte.
Le terme Pedicularis était employé au XVI e siècle par Charles de l’Ecluse  et d’autres botaniste . Il vient de pediculus «  pou », « vermine » en latin.
La Pédiculaire des marais était tenue pour attirer les poux sur le bétail qui en mangeait et on l’appelait couramment Herbe à poux.

Une fleur que je n’avais jamais observée la Polygale à feuilles de serpolet.

Polygala vient du grec polys « nombreux » « abondant » et gala, galatos «lait » .
Le botaniste Tournefort a voulu souligner que des espèces de ce genre, Polygala vulgaris, en particulier, ont la réputation d’activer la production du lait chez les vaches, et par les feuilles et par les racines( peut-être que ces plantes pourraient remplacer les tourteaux de soja !!)

La Potentille tormentille est là  aussi.

Elle s’appelle tormentille dit-on , parce qu’elle voudrait avoir 5 pétales, comme certaines de ses copines telle la Potentille ansérine,  et elle n’en possède que 4 (source : Yves)

Potentilla est tiré de potens » puissant » en référence aux vertus médicinales de certaines espèces.

Je n’ai rien à vous dire pour le moment sur la Stellaire des sources , pourtant elle porte un très joli nom

Certainement nos yeux n’ont pas tout vu dans cette prairie du « Poulo », , mais je me dis que si nous allons lui rendre visite  de temps en temps , elle nous offrira des trésors cachés.

Dans la lande humide du lieu dit « Le Roc’h », nous avons trouvé des Bruyères  avec leurs propositions différentes..

Dans toutes cependant leurs feuilles se serrent les unes aux autres, comme chez les conifères , et elles restent petites et étroites,  et se rapprochent de la forme des aiguilles. C’est la même chose au niveau des inflorescences où les fleurs, de belle couleur mauve,  sont souvent serrées les unes contre les autres.  C’est curieux  comme conifères, bruyères et mousses  ont des formes qui se ressemblent ! Contemplation, observation, réflexion nous rapprochent des mystères de la Nature encore faut-il  pouvoir contempler, observer et réfléchir !

Les Bruyères sont aussi les abeilles et le miel,
Les apiculteurs disent que les miels de  Bruyères et de Callune ont des saveurs biens différentes, et même que le miel de Callune est recherché. Déjà la botanique parle de Fausse Bruyère  en nommant la Callune, et elle classe l’une et l’autre dans deux genres différents : la Callune , genre Calluna vulgaris(L.)Hullallune et la Bruyère genre Erica….(L) .
Les apiculteurs utilisent les  abeilles « picoteuses «  pour la Callune ( je ne saurais pas expliquer, mais Noëlle aura certainement la réponse).

Les joncs ,c’est compliqué !!! (pour moi)
Les joncs à fleurs agglomérées ont des tiges foncées et striées
Les joncs diffus forment des touffes, et les tiges sont luisantes, lisses et pleines de moelle blanche.
Les joncs acutiflores, ne forment pas de touffes  et en les pinçant  et en glissant on sent les cloisons à l’intérieur de la tige
Les joncs noueux ,,,, ????
Yves , à l’aide.

Dans cette lande humide beaucoup de Molinie  et des touradons de Molinie, touradons dans lesquels il fait bon se blottir quand les fesses et le dos ont trouvé accueil confortable.
La Molinie appartient a la famille des Poaceae,  autrefois Graminée.
Il est possible de reconnaître qu’une plante est une Graminée surtout quand elle est fleurie, par contre pour la déterminer, il faut un certain bagage de connaissances spécialisées.
Yves,  nous ouvre des portes pour accéder à ce monde important
En fait les Poaceae( faut que je m’y habitue) sont répandues sur toute la Terre , elles font comme un pelage végétal au corps de la Terre.

Je termine là ma balade .
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